Le Dialogue

Liban-ONU - L’envoyé spécial d’Annan se félicite de la coopération syrienne avec la commission d’enquête

Terjé Roed-Larsen : « Les résultats du dialogue sont conformes à la résolution 1559 »

«Les prochaines semaines seront une période cruciale pour le Moyen-Orient », a affirmé hier Terjé Roed-Larsen, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la mise en œuvre de la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies sur l’intégrité territoriale du Liban et le retrait des forces étrangères de ce pays.
M.Roed-Larsen s’exprimait à l’issue d’un entretien à Bruxelles avec Javier Solana, commissaire de l’Union européenne pour les Relations extérieures et la Sécurité, et Marc Otte, émissaire spécial de l’UE au Moyen-Orient.
« Dans les semaines qui viennent, a-t-il ajouté, Israël et les Palestiniens vont former de nouveaux gouvernements, le Conseil de sécurité va examiner la question du programme nucléaire iranien, et l’Irak, la Syrie et, bien entendu, le Liban figureront également, de façon proéminente, sur l’agenda international. Les décisions prises aujourd’hui au Liban influeront durablement sur le cours des événements du Moyen-Orient et réuniront les conditions, soit d’une poursuite de la détérioration, soit d’une stabilisation. J’espère, bien sûr, que nous continuerons de progresser au Liban, ce qui enverra des signaux importants pour le reste de la région. »
M. Roed-Larsen a particulièrement bien accueilli la nouvelle, annoncée à Beyrouth par le président de la Chambre Nabih Berry, d’un accord sur le désarmement des Palestiniens et l’établissement de relations diplomatiques avec la Syrie.
« Un tel consensus, a dit Roed-Larsen, est un bon point de départ. Le dialogue national au Liban doit adhérer aux principes contenus dans la résolution 1559, et je suis heureux de constater que les accords d’aujourd’hui sont conformes à cette résolution. »
On rappelle que Terjé Roed-Larsen poursuit ses entretiens avec les membres influents du Conseil de sécurité. Il sera prochainement à Pékin pour y rencontrer le ministre chinois des Affaires étrangères, avant de se rendre au Moyen-Orient.

Rencontre fortuite à Moscou
Par ailleurs, on apprend que Terjé Roed-Larsen a rencontré lundi, à Moscou, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem. Devant la presse, le ministre syrien a tenu à préciser le caractère fortuit de la rencontre. « J’étais invité par la partie russe. M. Roed-Larsen se trouvait à Moscou. Il est venu me voir en ma résidence », a déclaré M. Moallem, ajoutant avoir évoqué avec lui les « différentes manières » d’agir au sein de l’ONU.
Pour sa première visite à l’étranger depuis sa nomination en février, M. Moallem, arrivé dimanche à Moscou, s’est entretenu avec le président Vladimir Poutine au Kremlin, signe de l’importance accordée par Moscou à Damas, un des partenaires privilégiés de la Russie dans la région. Rien n’a filtré de la rencontre entre les deux hommes, mais le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s’est montré plus disert sur la première rencontre de ce niveau entre les deux pays depuis la visite à Moscou du président syrien Bachar el-Assad, en janvier 2005, et la résolution adoptée fin octobre par le Conseil de sécurité de l’ONU enjoignant à Damas de coopérer dans l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri.
La Russie a salué les efforts de la Syrie dans l’enquête. « Nous avons noté la coopération de la partie syrienne avec la commission d’enquête », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères. « Cette coopération va continuer. Nous souhaitons cette position », a-t-il poursuivi.
Sur un autre plan, et après la visite à Moscou d’une délégation de hauts responsables du parti radical palestinien Hamas, M. Lavrov a indiqué que Moscou et Damas allaient « tout faire » pour pousser le Hamas à reconnaître Israël et à renoncer à la lutte armée.
Sur la situation en Irak, Walid Moallem a émis un bémol à la bonne entente entre les deux diplomaties en indiquant que leurs positions « coïncident presque ».
De son côté, M. Lavrov a répété que Moscou était « très préoccupé » par le climat de guerre civile en Irak, mais a indiqué « apprécier grandement les mesures prises par la Syrie pour empêcher des combattants de s’infiltrer » en Irak.

L'Orient Le Jour