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Le Liban Aujourd'hui
16 mars 2006

Le Dialogue

      14 Mars


La date était symbolique et les Libanais souhaitaient qu'elle soit marquée d'une pierre blanche. Mardi 14 mars, un an jour pour jour après une manifestation monstre qui a lourdement pesé pour le retrait des troupes syriennes du Liban, les chefs des principales formations politiques adverses sont parvenus "à l'unanimité", après douze séances d'un "dialogue national" engagé le 2 mars, à un accord sur trois questions : le refus de toute présence armée palestinienne hors des camps de réfugiés et "l'organisation" de cette présence à l'intérieur de ces agglomérations ; l'établissement de relations "amicales" avec la Syrie "fondées sur la confiance et le respect réciproque", et consacrées par "l'échange de relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs" ; la reconnaissance de "la libanité" du lieudit des hameaux de Chebaa, aux confins de la Syrie, du Liban et d'Israël, occupés par l'armée israélienne depuis 1967, lors de la guerre contre l'armée syrienne. Le gouvernement a été chargé du suivi des trois dossiers.

QUESTIONS ÉPINEUSES À VENIR

De la même manière que le "dialogue national" a eu le mérite de ramener le débat à la table des négociations, après des mois d'affrontements verbaux dans les termes les plus durs, son premier résultat contribuera sans doute à apaiser quelque peu les inquiétudes de la population. Mais c'est un résultat en trompe-l'oeil dans une certaine mesure. L'armement palestinien avait en déjà fait l'objet, il y a quelques mois, d'une décision du gouvernement - au sein duquel toutes les parties sont représentées - et le "dialogue" avec les formations palestiniennes à ce sujet est engagé.

Plus controversée, dans la mesure où le Hezbollah y voyait un poignard planté dans le dos du pays voisin, la question de l'établissement de relations normales avec la Syrie témoigne d'un progrès. Mais l'accord souffre d'une inconnue - quelle sera l'attitude de Damas ? - et d'une lacune - l'absence de toute évocation de la délimitation des frontières, jamais effectuée depuis l'indépendance des deux pays.

Par ailleurs, la reconnaissance de la "libanité" des hameaux de Chebaa suppose que le chef druze et dirigeant du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, n'en conteste plus la souveraineté libanaise. Mais la confirmation de cette "libanité" est tributaire de la coopération de Damas pour les démarches requises à cet effet au niveau bilatéral et auprès de l'ONU. Mais à ce jour, Damas n'a admis la souveraineté libanaise que verbalement.

Les participants au "dialogue national" doivent reprendre leurs travaux le 22 mars. Deux questions épineuses sont inscrites à leur ordre du jour. Ce qu'ils appellent "la crise du pouvoir", c'est-à-dire la démission du président de la République, Emile Lahoud, et le désarmement du Hezbollah, prévu par la résolution 1559 de l'ONU.

Mouna Naïm, Le Monde

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