Beyrouth-Damas

L’idée d’un sommet Beyrouth-Damas évoquée à Ryad;
Roed-Larsen parle d’« urgence ».
L’ONU et les Arabes au chevet des relations libano-syriennes.

Ils ont eu le bon goût d’attendre que les Libanais, par les Quatorze interposés, s’entendent à l’unanimité sur la nécessité de délimiter les frontières libano-syriennes pour prouver la libanité des fermes de Chebaa et d’établir des relations diplomatiques entre Beyrouth et Damas, prélude indispensable à un assainissement de leurs relations. Mais maintenant, il semble que c’est à eux de jouer, à eux d’aider les deux pays à trouver un moyen de régler leurs énormes problèmes, cornaqués sans doute par Paris et Washington. Eux, ce sont les Arabes, Égypte et Arabie saoudite en tête, ainsi que les Nations unies, représentées par l’émissaire personnel de Kofi Annan pour le suivi de l’application de la 1559.
La synergie est parfaite : pendant qu’à Ryad (où se rendra demain Fouad Siniora, et aussi, peut-être, Bachar el-Assad) le souverain wahhabite évoquait avec le n° 2 syrien Farouk el-Chareh, selon la chaîne al-Arabiya, l’idée d’un sommet entre le Liban et la Syrie, Terjé Roed-Larsen s’activait à Beyrouth. Estimant ainsi, au regard du ballet diplomatique dans le monde arabe, que le timing « est bon », l’émissaire d’Annan a insisté auprès des responsables libanais sur l’« urgence » du tracé des frontières et de l’établissement de relations diplomatiques.
Reste à voir ce qui se passera dès mardi à Khartoum, notamment dans les coulisses du sommet arabe, qui risque de connaître une pénurie effarante de chefs d’État. Quant à Fouad Siniora, il ne se prononcera sur sa participation que lundi.

L'Orient Le Jour.