Terjé Roed-Larsen

Le projet de résolution sur le tribunal international
dans l’affaire Hariri serait voté en début de semaine.
Roed-Larsen : Le dialogue au Liban
est « la seule lueur d’espoir » dans la région.

Il est arrivé à Beyrouth hier soir en provenance de Amman, dans le cadre de sa tournée arabe. Et l’émissaire personnel de Kofi Annan pour le suivi de l’application de la 1559 a choisi l’aéroport Rafic Hariri pour annoncer, avec la manière, la couleur : « Le dialogue au Liban est la seule lueur d’espoir » dans la région, a dit Terjé Roed-Larsen. D’autant plus surprenant lorsqu’on sait qu’au cœur de ses discussions avec les responsables libanais (sauf Émile Lahoud, que les Nations unies, après l’UE et les USA, ont visiblement décidé de boycotter), les questions de la présidentielle et des armes du Hezbollah (la 1559 stipule qu’une élection présidentielle doit avoir lieu et que le parti de Dieu doit renoncer à ses armes…) se tailleront la part du lion. Et c’est exactement sur ces dossiers qu’achoppe le dialogue interlibanais auquel il a rendu ce vibrant hommage. En d’autres termes, Terjé Roed-Larsen a trois jours ou presque pour tenter de résoudre la quadrature du cercle.
Parallèlement, le Conseil de sécurité s’est réuni hier pour écouter le rapport Annan, présenté par Nicolas Michel, sur la formation d’un tribunal à caractère international dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri. Les Quinze se sont mis d’accord sur un projet de résolution demandant au secrétaire général d’entamer les négociations avec Beyrouth à ce sujet. Un brouillon avare de renseignements sur les compétences, la formation, le lieu et le financement de ce tribunal, qui pourrait avoir, selon Nicolas Michel, celui de Sierra Leone comme « référence ». Dans tous les cas, les experts commenceront dès cet après-midi à plancher à New York, et la résolution serait votée lundi ou mardi.

Sylviane Zehil,L'Orient Le Jour.