Le Parlement Libanais

« Pas de cas de grippe aviaire au Liban », rassure Siniora.
La séance de questions et d’interpellations au Parlement
marquée par le retour du député Pierre Daccache

La séance de questions et d’interpellations au Parlement, qui a surtout marqué le retour à la Chambre de M. Pierre Daccache, fraîchement élu député, a porté hier sur sept dossiers : les bases de tarification des médicaments, l’augmentation du coût du mazout, la pollution du Fleuve de Beyrouth, les disparités entre les citoyens concernant les médicaments pour les maladies chroniques, l’annulation du projet de lotissement des deux côtés de l’autoroute arabe de Sofar jusqu’aux frontières libano-syriennes, l’édification du bâtiment de la faculté d’agriculture de l’Université libanaise dans la Békaa et la nomination des doyens de l’Université libanaise. Le Premier ministre, Fouad Siniora, s’est joint à la séance vers midi, dès son retour de Charm el-Cheikh.
La séance a débuté par une intervention du député Pierre Daccache, qui a reçu les félicitations du président de la Chambre, Nabih Berry, pour son élection.
Le député de Baabda-Aley a commencé par saluer le peuple libanais et par remercier les pôles politiques et religieux qui ont parrainé le consensus autour de sa candidature. « Cela me fait assumer encore plus de responsabilités et j’espère que je serai à la hauteur », a-t-il indiqué.
M. Daccache a ensuite rendu un vibrant hommage à la mémoire d’Edmond Naïm (son prédécesseur), de Rafic Hariri et de Gebran Tuéni. « Je m’engage à continuer à assumer mes responsabilités, à rester loyal au Liban uni, souverain, libre et indépendant, à servir ma région, mes proches et tous les Libanais où qu’ils se trouvent, parce que l’article 27 de la Constitution stipule que tout député est le représentant de la nation libanaise dans son ensemble », a-t-il poursuivi.
« Je rejoins cette Assemblée pour que nous contribuions ensemble à trouver une solution définitive à notre situation, compte tenu de notre sentiment à tous que l’étape que le Liban traverse est dangereuse et délicate, et compte tenu aussi de la confiance que j’ai dans notre capacité à vaincre les difficultés auxquelles nous sommes confrontés en vue d’édifier un Liban souverain, libre et indépendant (...) », a souligné M. Daccache.
Prenant la parole, le député Nicolas Fattouche a adressé une critique à Nabih Berry, lui reprochant d’avoir parlé, dans une de ses conférences de presse à l’issue du dialogue national, de « personnalités de premier et de deuxième rang ». « Nous sommes tous égaux devant la loi, conformément à l’article 73, et nous sommes tous au service de ce pays », a-t-il noté.
C’est ensuite le député Ismaïl Succarieh qui a interpellé le gouvernement au sujet de la non-application de la décision relative aux bases de tarification des médicaments, s’attirant une réponse du ministre de la Santé, Mohammad Khalifé. Le député Succarieh a précisé qu’il n’avait pas été convaincu par la réponse du gouvernement, mais qu’il ne poserait pas pour autant la question de confiance.
À son tour, le député Akram Chéhayeb a interpellé le gouvernement au sujet de l’augmentation du coût du mazout, puis le député Antoine Ghanem a adressé une question au ministre de la Santé sur les disparités entre les citoyens concernant les médicaments pour les maladies chroniques, ce qui a conduit une fois de plus M. Khalifé à répondre, mettant en doute les statistiques avancées par M. Ghanem. Le député Kataëb a proposé au ministre que le ministère couvre 75 % du prix de ces médicaments, alors que le ministre de la Santé a proposé d’assurer les médicaments par le biais de caisses auxquelles les citoyens contribueraient. M. Ghanem n’a pas indiqué s’il avait décidé de transformer sa question en interpellation.
Le député Assem Araji a ensuite posé une question sur l’annulation du projet de lotissement des deux côtés de l’autoroute arabe de Sofar jusqu’aux frontières libano-syriennes, indiquant ensuite qu’il avait été convaincu par la réponse du gouvernement. Il a ensuite posé une question sur l’édification de la faculté d’agriculture de l’UL dans la Békaa, ce qui a conduit le ministre de l’Enseignement supérieur, Khaled Kabbani, à lui répondre. M. Araji a indiqué, à l’issue des explications, qu’il « a confiance en M. Kabbani ».
Le député PSNS Marwan Farès a, de son côté, posé une question sur la nomination des doyens de l’UL, et a décidé, malgré la réponse de Khaled Kabbani, de transformer sa question en interpellation.
Le député Anouar el-Khalil a posé une question orale sur l’autoroute du Liban-Sud qui relie Zahrani à la Békaa, ce qui a abouti à un bref échange à trois, à caractère légal, sur le budget entre le Premier ministre Fouad Sinora, le président Berry et le ministre des Finances, Jihad Azour.
Le député Chamel Mouzaya a de son côté posé une question orale sur l’indemnisation des agriculteurs, et Fouad Siniora a promis que la question serait réglée la semaine prochaine à travers le Haut-Comité de secours. Quant au député Sélim Aoun, il a posé une question orale concernant la nécessité pour le gouvernement de soutenir le secteur des volailles, soutenant que la banqueroute de ce secteur aurait des répercussions massives sur l’économie libanaise. Dans sa réponse, Fouad Siniora a indiqué que le gouvernement allait soutenir le secteur des volailles pour faire face à la crise, réaffirmant que, pour l’instant, il n’y a pas de cas de grippe aviaire au Liban. Ce qui a donné lieu à une boutade dans le plus pur style de Nabih Berry, selon qui « nous sommes immunisés, parce que même les microbes nous fuient ».

L'Orient Le Jour.