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Le Liban Aujourd'hui
24 mars 2006

Emile Lahoud

La composition de la délégation libanaise à Khartoum
n’est toujours pas décidée.
Une commission ministérielle visitera aujourd’hui des camps palestiniens.

La polémique sur la présence du président Émile Lahoud au sommet arabe de Khartoum, les 28 et 29 mars prochains, était au centre du Conseil des ministres qui s’est tenu hier sous la présidence de M. Fouad Siniora, au siège provisoire du gouvernement, dans le centre-ville. Cette présence constitue un dilemme pour le Premier ministre qui, s’il doit accompagner le chef de l’État, devra accepter de le voir présider la délégation libanaise.
Il est en effet hors de question, assure-t-on dans les milieux officiels, de rééditer à Khartoum l’épisode de New York, quand le chef de l’État avait assisté à l’Assemblée générale de l’ONU, alors que M. Siniora s’entretenait, tout seul, avec les hauts responsables US. En clair, il n’y aura pas deux délégations libanaises au sommet arabe de Khartoum. On en est donc là. M. Siniora pèse le pour et le contre et n’a pas encore décidé ni d’assister au sommet ni de ne pas s’y rendre, malgré les ministres qui le pressent de le faire. « S’il me paraît utile de le faire, et si le climat est propice et positif et qu’il n’y a pas de problèmes, je m’y rendrais », a-t-il dit en cours de séance. Par prudence, un Conseil des ministres extraordinaire qui devait examiner, lundi, le document sur les réformes économiques qui seront au centre de la conférence Beyrouth I a été reporté, pour permettre à M. Siniora de se rendre à Khartoum, au cas où il le déciderait à la dernière minute.
Cependant, le Premier ministre a été clair sur une chose : les positions qu’exprimera le chef de l’État à Khartoum engageront officiellement le Liban ; leur élaboration devra donc être le fruit d’un consensus et non refléter les convictions du seul chef de l’État, même si c’est ce dernier qui en fera part au sommet. Le ministre des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, a précisé avoir transmis au chef de l’État, conformément à ce qui se fait dans pareils cas, un document comprenant quelques idées-force qu’il est de coutume d’adopter presque tel quel.
Il a ajouté qu’au sommet de Khartoum, il n’y aura pas de discours formel à proprement dit mais des débats au cours desquels divers thèmes surgiront et sur lesquels le Liban prendra position sur base des données figurant dans le mémorandum.
Le Premier ministre, pour sa part, a affirmé ne pas avoir pris connaissance du document communiqué au président Lahoud.

Le 14 Mars
Pour les ministres du 14 Mars, notamment Michel Pharaon, Nayla Moawad, Joe Sarkis et Ghazi Aridi, l’heure était hier à l’indignation de voir le président Lahoud insister pour jouer un rôle que sa légitimité interne et internationale ne lui permet plus de remplir.
Certes, personne ne peut l’empêcher de se rendre à Khartoum, ont souligné ces milieux, tout en rappelant que le chef de l’État s’inscrit désormais en faux, contre le gouvernement et contre la conférence de dialogue. Citant son entretien à la chaîne al-Jazira et son droit de réponse à L’Orient-Le Jour, les députés du 14 Mars ont souligné que le président Lahoud tient un discours agressif et hargneux, tout à l’opposé du climat d’apaisement qui préside à la conférence de dialogue. Ce faisant, le chef de l’État s’est discrédité, ont-ils fait valoir, et ne peut plus assumer la responsabilité de s’exprimer au nom du Liban.

Salloukh et Rizk
Pour sa part, le ministre de la Justice, Charles Rizk, appuyé en cela par son homologue des Affaires étrangères, a insisté sur la nécessité de mettre les divergences politiques de côté et de respecter la Constitution, qui précise que le chef de l’État représente le Liban aux conférences internationales. Il est d’autant plus important de respecter les formes que tous les rois et chefs d’État arabes seront présents à Khartoum, a-t-il dit.
Les ministres Trad Hamadé et Mohammed Fneich ont appelé le Premier ministre à jouer un rôle conciliateur. M. Fneich a insisté en particulier sur la nécessité de ne pas créer de précédent en humiliant le chef de l’État en lui demandant de soumettre son mémoire, ou ses réflexions, à l’approbation du Conseil des ministres.
Cependant, M. Lahoud pourrait se réunir avec le Premier ministre pour passer en revue le document, comme il est de coutume de le faire.

Siniora et la conférence
de dialogue
À l’issue du Conseil des ministres,le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a fourni les indications suivantes au sujet de la séance du cabinet. Pour commencer, a-t-il dit, le Premier ministre a établi un résumé de ses entretiens à Bruxelles et au Caire, se promettant de mettre en œuvre toutes les décisions convenues lors de la conférence de dialogue, que tous les pays de l’Union européenne suivent avec la plus grande attention. Au sujet des contacts arabes en cours, le Premier ministre a indiqué que le président Moubarak s’entretiendra de nouveau avec le souverain wahhabite et que ces contacts pourraient contribuer à créer un climat propice à la mise en application de ce qui a été convenu durant la conférence de dialogue, ainsi que les points toujours en suspens, concernant les fermes de Chebaa et les armes détenues par les Palestiniens. Mais M. Siniora a insisté sur le fait qu’il n’y a pas « d’initiative arabe » à proprement parler, a souligné le ministre de l’Information. On sait que la conférence de dialogue a notamment convenu de l’établissement de relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie.

Les Palestiniens
Par ailleurs, M. Aridi a indiqué qu’une commission ministérielle, formée des ministres de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, visitera aujourd’hui les camps palestiniens, conformément à l’engagement pris par le Liban de répondre aux besoins sociaux des Palestiniens qui résident sur son territoire. Le Premier ministre, apprend-on, a obtenu que l’Unrwa, l’organisme de secours aux réfugiés palestiniens, débloque un montant de 64 millions d’euros pour ces besoins sociaux.
Enfin, le Conseil des ministres a approuvé hier la prolongation pour six nouveaux mois des contrats passés par les tiers payants avec les hôpitaux privés, le temps nécessaire à l’achèvement d’un recensement du secteur hospitalier. Une réunion extraordinaire du Conseil des ministres, consacrée à la CNSS, a par ailleurs été décidée et se tiendra incessamment.

L'Orient Le Jour.

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